L'amalgame, le circuit court de la pensée
Premier
exemple : on entend certains commentateurs, dire : «
les zadistes sont ..... » sans distinctions des
cas. Mais chacun sait qu'il y a au moins trois catégories de
zadistes : a) les paysans historiques qui veulent retrouver leur
terre ; b) des occupants illégaux mais souhaitant régulariser
leur situation en envisageant de louer/acheter, des terres ; c)
des radicaux prêts à en découdre avec les autorités. Il est
évident que le dernier cas ne doit pas être traité comme les deux
autres. Les deux premières catégories sont pour les circuits
courts de l'économie locale, ce qui n'a rien à voir avec
les circuits courts de la pensée
des chantres de l'amalgame. Étrangement ceux qui font l'amalgame
dans leurs commentaires, sont pour en découdre, sans
distinction des cas ! L'amalgame est le nid de la violence.
Second
exemple : on entend certains commentateurs, dire : «
les émigrés sont ..... » sans distinctions des cas.
Mais chacun sait qu'il y a au moins trois catégories d'émigrés :
a) les émigrés anciens et non régularisés ; b) les émigrés
économiques ; c) les émigrés persécutés en demande d'asile
politique. Quelque soit le gouvernement en place, il montrera de la
responsabilité en distinguant les trois cas. Ensuite la sagesse
commandera la recherche d'un équilibre du curseur dans la dualité
entre humanisme et pragmatisme. On repérera les radicaux de tous
bords par leur évitement à tout prix de la dualité, de
l'équilibre, de la symétrie. Les circuits courts de la pensée ne
permettent pas de voir toute la complexité dans notamment les
échéances liées à l'harmonisation dans l'Europe, et celles liées
aux accords avec les pays tiers émetteurs.
Troisième
exemple : on entend certains commentateurs rejeter en bloc,
la « mondialisation » en évitant bien de préciser
ce terme ambiguë. On entre ici dans le refus têtu de la dualité
de localité ! S'il s'agit de la gestion du climat, chacun
comprendra qu'il faut la traiter à l'échelle mondiale. S'il s'agit
de poser des règles humanistes au commerce international, là
encore, l'échelle planétaire est celle qui convient. S'il s'agit
des circuits courts classiques de l'agriculture, alors on comprendra
leur lien direct à une localité
restreinte. Là encore faire vivre la dualité
de localité (restreinte ET
étendue) n'est pas comprise par ceux qui utilisent les circuits
courts de la pensée ! Cela sont dans la violence du « OU »
binaire.
Quatrième
exemple : on entend certains commentateurs revendiquer la
« souveraineté » en évitant bien de préciser
l’ambiguïté de ce terme. Comment un petit pays peut-il défendre
sa souveraineté en face de puissantes multinationales ou de
puissants état-continents ? Même la France seule, se
trouverait affaiblie avec son petit 1 % de la population
mondiale ! La souveraineté est une question de rapport de
force. L'Europe a les moyens réels d'imposer ses vues, si et
seulement si, elle se dote d'harmonisation et de règles communes
plus poussées. Ceux qui utilisent leurs circuits courts de la
pensée, ont du mal à comprendre que mieux vaut faire quelques
concessions à l'Europe, plutôt que d'énormes au reste du monde où
le capitalisme est bien plus sauvage qu'ici.
Cinquième
exemple : En physique fondamentale, les tenants les plus
radicaux du modèle standard, restent attachés aux vieilles lunes de
l'école de Copenhague, qui date de plus d'un siècle ! Cette
école du réductionnisme fait l'amalgame entre la localité
restreinte du laboratoire et la localité étendue de l'univers. Les
plus radicaux croient encore pouvoir refaire l'univers dans leur
labo ! Exactement comme dans les exemples précédents, leurs
circuits courts de la pensée, les empêchent d'envisager une dualité
de localité. Ils sont persuadés que leur
expérimentations locales ont un statut absolu ! FERMI n'a pas
eu la sagesse de dire : certes les paires électron-positrons
créées localement ne
peuvent s'associer dans les protons mais qu'en est-il des paires
issues de la localité étendue de la création originelle ? Il
aurait ainsi sagement ouvert la porte à la notion de dualité
de création ! Ensuite quand BELL a enfin
compris les prémisses de
la dualité de
localité, il est malheureusement tombé dans le piège
de l'excès en évoquant un univers non
local ! En tant que mathématicien, l'implication
d'une vitesse infinie, ne l'a pas gêné ! A sa décharge il
n'avait à cette époque, pas pu lire ni MAGNAN ni BRICMONT ni
modestement, votre serviteur.
Que chacun se rende compte et fasse savoir, combien le circuit court de la pensée est néfaste à notre harmonie de vie collective.
RépondreSupprimerLes plus radicaux des physiciens s'accrochent encore aux lois éculées de l'école de Copenhague qui donnaient comme absolues des lois expérimentées dans la seule localité restreinte. Revoir le dessin plus haut !
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