La fable des aveugles et de l'éléphant

Je dois à mon ami OLIVIER HARTMANSHENN la connaissance de cette fable indienne qui montre à quel point la dualité de localité est importante. C'est une véritable leçon pour tous les chercheurs qui auraient tendance à choisir la seule voie réductionniste {localité restreinte → localité étendue} plutôt que de l'allier à la voie holiste {localité étendue → localité restreinte}. Ce « en même temps » est indispensable pour comprendre le monde dans toute sa diversité. Cette ancienne fable nous montre que les chercheurs n'ont pas évolué depuis. En revanche, le paragraphe qui suit la fable ; « la morale de cette histoire » ne semble pas avoir vu le principal, à savoir, l'addition des vues locales à celle de la vue globale. C'est la définition de la dualité de localité qui pose les fondations du modèle OSCAR

Un jour de grand soleil,
Six aveugles originaires de l’Hindoustan,
Instruits et curieux,
Désiraient, pour la première fois,
Rencontrer un éléphant
Afin de compléter leur savoir…
Le premier s’approcha de l’éléphant
Et, alors qu’il glissait
Contre son flanc vaste et robuste,
Il s’exclama : « Dieu me bénisse,
Un éléphant est comme un mur ! ».

Le deuxième, tâtant une défense
S’écria « Oh ! Oh !
Rond, lisse et pointu!
Selon moi, cet éléphant
Ressemble à une lance ! »

Le troisième se dirigea vers l’animal,
Pris la trompe ondulante
Dans ses mains et dit :
« Pour moi, l’éléphant est comme un serpent ».

Le quatrième tendit une main impatiente,
Palpa le genou
Et fut convaincu qu’un éléphant
Ressemblait à un arbre !

Le cinquième s’étant saisi par hasard de l’oreille, dit :
« Même pour le plus aveugle des aveugles,
Cette merveille d’éléphant
Est semblable à un éventail ! »

Le sixième chercha à tâtons l’animal
Et, s’emparant de la queue qui balayait l’air,
Perçu quelque chose de familier :
« Je vois, dit-il, l’éléphant est comme une corde ! »

Alors, les 6 aveugles
Discutèrent longtemps et passionnément,
Tombant chacun dans un excès ou un autre,
Insistant sur ce qu’il croyait exact.

Ils semblaient ne pas s’entendre,
Lorsqu’un sage, qui passait par-là,
Les entendit argumenter.

« Qu’est-ce vous agite tant ? » dit-il.
« Nous ne pouvons pas nous mettre d’accord
Pour dire à quoi ressemble l’éléphant ! »

Et chacun d’eux lui dit ce qu’il pensait à ce sujet.
Le sage, avec son petit sourire, leur expliqua :
« Vous avez tous dit vrai !

Si chacun de vous décrit l’éléphant
Si différemment,
C’est parce que chacun a touché
Une partie de l’animal très différente !
L’éléphant à réellement les traits
Que vous avez tous décrits. »

« Oooooooh ! » exclama chacun.
Et la discussion s’arrêta net !
Et ils furent tous heureux d’avoir dit la réalité,
Car chacun détenait une part de vérité.


La morale de cette histoire  est évidente: il faut se garder d’identifier son propre point de vue, nécessairement limité et partiel, à la réalité globale.
Cela évite le ridicule des doctrinaires et des fanatiques, persuadés d’avoir chacun LA vérité et qui se disputent sans fin – sans fin parce qu’en fait, chacun est en possession d’une partie de la vérité, et que donc tous ont raison quant à ce qu’ils ont expérimenté chacun de son côté – et tous ont tort quand ils prétendent réduire la réalité totale à leur expérience fragmentaire.

L’autre leçon est qu’une fois que chacun a accepté d’avoir une partie seulement de la vérité, chacun peut ensuite admettre que les autres ont, eux aussi, une partie de la vérité, et donc entretenir avec les autres un respect mutuel.
La vérité n’est alors jamais possédée par une seule personne, en excluant les autres de sa jouissance, non, elle serait ce qui adviendrait après une réflexion collective, une mise en commun de la part de vérité de chacun, pour en faire un tout !!!

Il y a surtout la perception de l'importance de la dualité de localité.  



Commentaires

  1. Si la "morale" originelle de cette histoire s'attarde sur la bonne intelligence de la communication entre les diverses vues locales, elle néglige le principal qui est la confrontation des vues locales et de la vue étendue.

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  2. A Nolast, je n'avais pas vu votre commentaire sur "le fond diffus enfin expliqué". Je viens juste d'y répondre. Bien à vous.

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