Enigme 48 : les variables cachées





- Sceptique : il existe une ambiguïté jamais vraiment levée concernant les inégalités de Bell, la non localité et les fameuses variables cachées !  Que dit le modèle Oscar à ce sujet ?

- La conférence de Jean Bricmont résume parfaitement la situation. Nous nous intéresserons donc à la seconde partie de son exposé avec la théorie de De Broglie-Bohm et de la manière dont elle peut résoudre l'énigme de la non localité.
- page 7 : il rappelle le "tais-toi et calcule" enseigné dans les cours, en réponse à ceux qui cherchent à comprendre....
- page 9 : il aborde le mystère de la non localité. Il rapporte l'astucieuse expérience de pensée d'Einstein en imaginant une boîte coupée en deux.... (voir le texte). Puis il met l'accent sur la dualité des "états" : physique ou épistémique ? En terme plus simple, est-il une réalité de la nature ou un reflet de notre connaissance ? Si la théorie quantique est épistémique alors elle est incomplète et les variables cachées doivent exister.

- Sceptique : mais vous disiez que Bell n'avait pas exclu les variables cachées (dans leur globalité) mais seulement celles ayant un caractère local ? 

- En effet, c'est une façon de résumer. Mais c'est là où beaucoup de physiciens font l'erreur ! Ils font allègrement l'amalgame de localité alors qu'il y a nettement une dualité de localité. En revanche, le terme "non localité" est ambigüe car il s'agit plutôt d'un (net) élargissement de localité. Voir la suite de l'exposé de Bricmont (page 11) :
- page 10-11 : il donne une image de la violation des inégalités de Bell. Il conclut que : "si l'on refuse l'action à distance alors on doit se rabattre  sur l'existence sur une prédétermination qui revient à ce que l'on appelle les variables cachées".
- page 12 (vers la fin) : il conclut qu'il existe bien une action "instantanée" à distance. Là nous avons un désaccord car l'instantanéité n'existe  pas en physique. Nous disons plutôt : "lien causal nettement plus rapide que la vitesse de la lumière".  Il fustige l'idée que seule la mesure est importante, d'autant qu'elle n'est que locale. Il dit :
1.La présence de corrélations parfaites (entre les réponses à une même question) et le rejet de l’action à distance ­autrement appelé hypothèse de localité ­impliquent des valeurs préexistantes (Argument EPR) 2. La violation des inégalités de Bell, dans les statistiques faites sur les réponses données à des questions différentes, impliquent l’impossibilité de telles valeurs préexistantes (Argument Bell).
Cela revient à démonter qu'une des prémisses de l'argument EPR, est fausse. 
- page 13 : il introduit la théorie de De Broglie-Bohm. Lire le premier chapitre.  
- page 16 : il dit : "dans la théorie DDB, l'onde (de la fonction d'onde) n'est pas seulement une onde de probabilité (....).  C'est un champ ayant une réelle existence physique assumant le rôle de pilotage des particules".  

- Sceptique : la théorie DDB donne au mot "champ" une définition non mathématique sans pour autant expliquer sa nature. 

- Oui à l'époque il était difficile d'évoquer un tissu subquantique dynamique jouant le rôle d'onde pilote pour les particules.  En fin de page 16, Bricmont indique que BELL affirme qu'il est impossible d'introduire des variables cachées de spin. Cela coule de source puisque l'appariement du spin est provoqué par l'expérimentateur. 
- page 17 : lire les deux citations de BELL qui regrette de n'avoir pas pu étudier de plus près la théorie de BOHM. Ceux qui rejettent en bloc  les variables cachées (locales ou non locales), en s'appuyant sur une phrase tronquée de BELL, devraient lire ces deux citations ! Lire également la citation de V. ALLORI.
- pages 18 à 20 : la discussion.  A lire absolument le flot de questions-réponses. Voir pourquoi les idées de BOHM ont été injustement rejetées pour des raisons politiques,  aux États Unis.

- Sceptique : le modèle OSCAR est une évolution moderne de la théorie de BOHM. Mais cette théorie ne parle pas du couple de particules élémentaires, représenté par la paire électron-positron. 

- La véritable évolution porte sur l'élargissement de la non localité (portant sur l'état de spin), à l'opération "création" des particules. Encore une fois, les expériences de "création locale" ne disent absolument rien sur la création non locale. Pire elles empêchent de comprendre que toute la matière est composée de paires électron-positrons, si l'on ne s'appuie que sur le mode local de création. L'élargissement de localité supprime la dichotomie entre boson et fermion. La création non locale est le mode normal à l'échelle de l'univers alors que la "sacro-sainte" mesure – locale et étriquée – aveugle beaucoup de physiciens qui refusent de regarder en face les expériences de non localité d'ASPECT. Le facteur d'échelle et la dualité de localité qui sont les critères les plus importants, sont aujourd'hui, négligés ! 

- Sceptique : et les arguments Oscar dans tout çà ? 

- Il faut voir toutes les réponses données et parmi elles, on peut rappeler : a) la charge électrique du proton composite qui est strictement celle d'un positron ;  b) le rayon du proton qui est strictement lié au rayon de l'électron par la loi de Compton (voir facteur 4) ; c) l'électron qui est la seule et unique particule libre et non composite,  à être stable ! On continue néanmoins à le classer dans une famille où figurent des particules composites et instables !

- Sceptique : alors que dire de ce terme "variables cachées" ?

- C'est le rempart derrière lequel se cachent les physiciens conservateurs.  Ce qui est caché c'est plutôt le refus d'affronter la complexité de la situation. On a vu que le tissu d'oscillateurs subquantiques, était la cause de la vitesse de la lumière. En aucun cas il ne contredit la théorie d'Einstein. Il explique physiquement pourquoi les paires (dont les spins sont appariés), restent corrélées à une distance au-delà de la causalité relative à la vitesse c. 

La non localité ne concerne pas seulement le spin mais s'étend au statut de création de paires, en brisant la dichotomie (locale) entre fermion et boson. Elle étend le principe de dualité de DE BROGLIE,  à toutes choses physiques.    
     

      

Commentaires

  1. Dans toute institution humaines de recherche, il existe une dualité fondamentale :

    - a) ceux qui, ayant appris par cœur parce que non passionnés, cherchent avidement à occuper les postes les plus élevés. Ils cherchent plutôt à décrire qu'à expliquer et donc orientent vers une voie descriptive ayant des retombées pratiques et lucratives. Ils sont fermés à tout changement, c'est le dogme en place. Ce sont les chantres du "calcules et tais toi" !

    - b) ceux qui sont passionnés et cherchent avidement à comprendre. Ceux là sont écartés par les premiers car ils sont par nature, trop évolutionnistes.

    Cette saine dualité de type "inertie-impulsion" devrait s'équilibrer dans une certaine symétrie. Ce n'est malheureusement pas le cas depuis le moyen âge. C'est assez grave car la non explication, encourage la voie mystique et ses dérives obscurantistes.



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  2. Dans la discussion qui suit l'exposé de Bricmont, Gilles Cohen Tannoudji fait l'erreur classique de Pauli (contexte strictement local) en déclarant : "dans la désintégration bêta l'électron ne pré-existe pas" ! Il rajoute que "les" particules n'ont pas d'individualité. Il fait le grave amalgame entre les particules instables (car toujours de création locale) et l'électron. Si monsieur Tannoudji l'électron stable pré-existe dans le neutron ! En revanche il n'y a pas de pré-existence (en l'état) lors de la création locale de paire électron-positron.

    Cependant le terme "création" est impropre. Il y a une transformation de type : séparation-extraction subquantique de deux pôles d'un Body. Cette extraction typiquement locale (sans séparation de type espace) est donc instable.

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  3. Le lourd passé religieux – privilégiant la notion d'absolu et de monisme – pèse encore aujourd'hui dans la pertinence de raisonnement de beaucoup de physiciens. Il aura fallu l'assassinat de Giordano Bruno en 1548 et les procès honteux contre Galilée et Copernic pour que l'on admette enfin que la Terre n'est pas le centre du monde !

    Et pourtant encore aujourd'hui, beaucoup croient encore que le zéro absolu mathématique puisse s'appliquer en physique et refusent la dualité de localité . Bien sûr toutes les localité peuvent être équivalentes mais aucune n'a le caractère universel de non localité.

    Ces deux caractères (absolu et monisme de localité) – hérités des périodes sombres du moyen âge – ont la peau dure !

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